Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/205

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–––––––––––De l’enfant qui
–––––––––––s’éloigna je m’éloigne ;
–––––––––––je dois ne rien
–––––––––––savoir de ses vœux :
–––––––––––la peine seule
–––––––––s’accomplit par moi.
Brünnhilde.
–––––––––––Quel est le tourment
–––––––––––dont tu me frappes ?
Wotan.
–––––––––––Un lourd sommeil
–––––––––––clora tes yeux :
–––––––––celui qui réveille la vierge,
–––––––––la prend dès lors pour épouse !
Brünnhilde.
(se précipitant à genoux.)
–––––––––––S’il faut qu’un sommeil
–––––––––––soit ma chaîne,
–––––––––––aux mains d’un lâche
–––––––––––offrant ta fille :
–––––––––entends l’unique prière,
–––––––––l’effroi sacré de ton sang !
–––––––––––Entoure la vierge
–––––––––––d’affreuse épouvante :
–––––––––––afin qu’un brave,
–––––––––––un libre Héros
–––––––––––sur le rocher
–––––––––––m’éveille seul !
Wotan.
–––––––––––Trop fier ton rêve —
–––––––––––trop haut ton vœu !
Brünnhilde.
(embrassant ses genoux.)
–––––––––––Entends
–––––––––––l’unique prière !
–––––––––––Ou brise ta fille
–––––––––––embrassant tes genoux ;