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Le Voyageur.

Mainte chose j’apprends et vois ;
mainte chose aussi j’enseigne.
J’ôte aux hommes mainte angoisse,
âpre souci des cœurs.

Mime.

Puisque tu vois et devines beaucoup,
je hais que l’on voie et devine.
Seul me veux-je et sans témoin.
Hors d’ici tout espion !

Le Voyageur
(s’approchant encore un peu).

Plus d’un pense
tout bien savoir
qui du danger seul
n’est pas instruit.
Tout l’utile,
s’il s’en informe,
c’est par moi qu’il l’apprend.

Mime
(toujours plus inquiet à mesure que se rapproche le Voyageur).

Vaine science !
Maints s’en vantent.
J’en sais tout juste à mon goût.
Mon savoir me va.
Pas trop n’en faut.
Toi, sage, vois ton chemin.

(Le Voyageur s’avance jusqu’au foyer et s’assied).
Le Voyageur.

Je reste au foyer
et risque ma tête
pour prix au jeu du savoir.
Elle est à toi, remise en tes mains,
si, toi, tu n’apprends tout l’utile
par ma réponse à tes vœux.