Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/245

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Qui saute, qui danse,
Voltige, bondit,
et flotte, et revient
et flambe à l’entour ?
Ça brille et vibre
au soleil ardent !
Qui souffle, frémit,
et ronfle au loin ?
Ca beugle et gronde
et crie par ici !
Ça court par le bois,
roule vers moi !

(Il sursaute d’anxiété).

La gueule effroyable
s’ouvre sur moi !
Le monstre m’attaque !
Fafner ! Fafner !

(Il pousse un cri et s’affaisse derrière son enclume.)
(Siegfried sort de la forêt. Avant qu’il paraisse son approche est annoncée par le bruit des branches qu’il écarte.)
Siegfried.

Hé là ! Paresse !
L’œuvre est donc faite ?

(Siegfried entre dans la grotte.)

Vite, fais moi voir l’épée !

(Il s’arrête, surpris).

Où est le vieux ?
s’est-il enfui ?
Hé-hé ! Mime !
Stupide ! Avance !
Où donc es-tu ?

Mime
(d’une faible voix, derrière l’enclume).

Est-ce toi, fils ?
Viens-tu tout seul ?

Siegfried
(gaiement).

Contre l’enclume ?