Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/249

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Ce trouble qui presse,
ces affres ardentes,
flammes, vertiges,
fièvres et doutes,
j’ai désir de ces choses ;
d’elles j’attends vrai plaisir !
De toi puis-je, Mime, l’avoir ?
T’aurai-je, lâche, pour maître ?

Mime.

Veuille venir,
je puis te guider :
Mime sut combiner. —
Je sais un cruel dragon,
nourri d’humaine chair.
Fafher va l’apprendre à craindre ;
viens avec moi jusqu’à lui.

Siegfried.

Où donc se tient-il ?

Mime.

Neid-höle, tel est le lieu,
à l’est, au fond de ce bois.

Siegfried.

Est-il si proche du monde ?

Mime.

De Neidhôl’ le monde est tout près.

Siegfried.

C’est là qu’il faut me conduire.
Fait à la crainte, j’irai par le monde !
Donc, vite ! Forge mon glaive.
Sous le ciel qu’il étincelle ! i

Mime.

Le glaive ? Angoisse !