Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/252

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L’Errant l’avait bien dit !
Comment sauver
ma pauvre tête ?
Au fier garçon elle échoit,
s’il n’est instruit de la peur !

(Il se lève sous une croissante inquiétude et retombe en abattement.)

Hélas ! moi pauvre !
Comment vaincra-t’il
si Fafner lui donne l’effroi ?
D’où prendrai-je, alors, l’Anneau ?

Etau terrible !
J’y reste pris
si je n’ai quelque idée
pour dompter ce sans-peur à son tour !

(Siegfried, ayant achevé de limer, verse la limaille dans un creuset qu’il pose sur le brasier.)
Siegfried.

Hé, Mime ! Allons !
Le nom du glaive
que j’ai réduit en limaille ?

Mime
(se rapprochant de Siegfried et se tournant vers lui.)

Nothung : tel est ce glaive rêvé.
C’est ta mère qui me l’a dit.

(Tout en chantant le chant qui suit, Siegfried attise la flamme à l’aide du soufflet.)
Siegfried.

Nothung ! Nothung ! glaive rêvé !
Qui put jadis te rompre ?
J’ai mis en poudre
ton âpre éclat,
au feu je fonds ta poussière !
Ho-ho ! Ho-ho ! Ho-hai ! Ho-ho !
Souffle, soufflet ! Souffle le feu !