Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/268

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en un seul coup,
le monstre peut t’engloutir.

Siegfried
(assis sous le tilleul).

Il sied qu’on ferme sa gueule.
J’éviterai donc d’être pris.

Mime.

Crains sa bave,
poison dévorant.
Si du venin il peut t’inonde)-,
c’est fait de ta chair jusqu’aux os.

Siegfried.

Esquivant la bave brûlante,
j’offre la lutte de flanc.

Mime.

La longue queue
traîne et se tord.
De qui en est atteint
et bien étreint
se brisent les os en éclats.

Siegfried.

De sa queue je trompe l’approche ;
point ne le quittent mes yeux.
Pourtant, réponds-moi :
n’a-t’il pas un cœur ?

Mime.

Un cœur cruel, sans pitié.

Siegfried.

Ce cœur est-il
où les êtres l’ont,
tous, ou bêtes ou gens ?