Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/275

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Il sied qu’on te bouche le mufle.
Ton gouffre s’ouvre un peu trop.

Fafner.

Paroles vaines
mal y vont,
mais large place
t’y attend.

(Il menace avec sa queue.)
Siegfried.

Ho ! Ho ! Sauvage
et laid compagnon,
calmer ta faim
n’a rien qui m’aille.
Sage et bien vu, je crois,
que tu crèves, là, sans délai.

Fafner
(rugissant).

Prouh !… Viens,
jeune vantard !

Siegfried
(l’épée à la main).

A toi, monstre.
Vantard te joint.

(Siegfried s’avance vers Fafner et se met en défense. Fafner achève de se traîner sur la plateforme et lance son venin contre Siegfried. Celui-ci l’évite en se jetant de côté et se rapproche. Fafner ramène sa queue en avant pour l’atteindre, mais le jeune homme bondit par dessus le corps du dragon et lui porte un coup d’épée. Fafner rugit, retire violemment sa queue et se dresse sur son séant pour écraser Siegfried de tout son poids. En son mouvement de côté, il découvre sa poitrine. Siegfried reconnaît la place du coeur et y plonge son épée jusqu’à la garde. Fafner se dresse, de douleur, encore plus haut et s’abat sur sa blessure, où le fer est resté planté, tandis que Siegfried, abandonnant l’arme, s’écarte d’un bond.)[1]
  1. La machine représentant le dragon a été portée, pendant le combat, plus près de l’avant scène. Une nouvelle trappe a été ouverte pour que l’interprète du rôle puisse chanter dans un porte-voix moins grand que le premier.