Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Siegfried.

Voilà, monstre haineux !
Nothung t’ouvre le ventre.

Fafner
(d’une voix affaiblie).

Quel es-tu, jeune brave ;
qui perças mon cœur ?
Qui donc excita l’enfant
à l’exploit meurtrier ?
Ton front n’a pas conçu
ce que tu fis.

Siegfried.

Je sais peu de chose,
pas même qui je suis.
A ta mort par le glaive
tu m’as toi-même incité.

Fafner.

Enfant dont l’œil rayonne,
Cœur très ingénu,
de ta victime
sache tout…

Les rudes rois des géants,
Fasolt et Fafner,
les frères, tous les deux gisent.
Pour un or maudit
livré par les dieux
Fasolt est mort par moi.
Gardien de l’or,
dragon farouche,
Fafner, dernier de sa race,
cède au héros fleurissant.
Garde toi bien,
fleur de jeunesse,
car cet autre qui t’excita,
c’est lui qui médite ta mort

(Mourant.)