Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/277

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Vois l’issue.
Songe à moi !

Siegfried.

Quelle est ma race,
dis le moi donc !
Bête, la mort
t’emplit de sagesse.
Sache comme on me nomme :
Siegfried — tel est mon nom.

Fafner.

Siegfried !…

(Il se soulève et retombe mort.)
Siegfried.

Un mort ne peut rien dire.
Protège moi donc,
mon glaive vivant !

(En mourant, Fafner a roulé sur le flanc. Siegfried arrache l’épée de sa poitrine. Un peu de sang tombe sur sa main qu’il retire vivement.)

Ça brûle comme du feu !

(Siegfried porte involontairement le doigt à sa bouche pour enlever le sang. Comme il regard autour de lui, songeur, tout à coup le chant de l’oiseau le frappe encore.)

Vrai, je croirais
ouïr les oiseaux me parler.
Est-ce d’avoir
goûté de ce sang ?
Le bel oiseau, là haut,
chut ! que me dit-il ?

La Voix d’un oiseau de la forêt
(dans les branches du tilleul).

Hei ! Siegfried possède
à présent le trésor.[1]
Oh ! Si, dans cet antre,
il découvre l’or !
S’il y veut ravir le heaume

  1. Var. : du Niblung le bien.