Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/278

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propice aux exploits enivrants
et si de l’anneau il s’empare
qui doit lui donner l’univers !…

Siegfried
(retenant son souffle, d’un accent de douce émotion).

Oh ! cher oiseau,
du conseil merci.
Certes, j’y obéis.

(Il descend dans l’antre, où il disparait tout à fuit.)

Scène III.

(Mime approche en rompant, jetant de craintifs regards pour bien s’assurer de la mort de Fafner. Au même instant, de l’autre côté. Alberich sort de sa cachette au creux du roc, observe Mime et, soudain, lui barre le chemin vers la caverne.)
Alberich.

Où donc glisses-tu,
si pressé,
drôle mauvais ?

Mime.

Avide frère,
Maudit sois-tu !
Que cherches-tu ?

Alberich.

Penses-tu, gars,
ravir mon or ?
Tu guettes mon bien ?

Mime.

Fuis de la place.
L’endroit est à moi.
Que restes-tu là ?

Alberich.

Oui, je viens mal,
muet artisan,
pour ton larcin !