Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/286

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boude toujours
à mon présent.
Tu cries —
puis tu veux boire.

Siegfried.

Un breuvage frais,
quoi de mieux ?
Comment fis-tu celui-ci ?

Mime
(gaiement, comme s’il peignait à Siegfried d’heureux effets qu’il peut attendre du breuvage.)

Hé ! Avale,
Crois en mon art !
En nuit et brume
laisse tes yeux s’obscurcir ;
Languissants, inertes,
lourds, plieront tes membres.
Toi gisant là,
sus ! j’ai ta conquête
et je la cache.
Mais, l’éveil survenant,
où pourrais-je fuir devant toi,
même ayant ton anneau ?
Donc cette épée
au tranchant si fin
te coupera
le cou d’abord.
Puis, je suis en paix : à moi l’anneau.
Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi !

Siegfried.

Dormant, tu veux, toi, m’occire ?

Mime
(furieux).

Voudrais-je ? Ai-je dit ça ?

(Il se donne le plus grand mal pour feindre la tendresse.)

Je veux, enfant,