Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/288

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Un gardien fidèle
Vais-je t’offrir
pour te défendre des vols !

(à grand effort il traîne le corps du dragon jusqu’à l’entrée de la caverne, qui se trouve complètement obstruée.)

Là, dors aussi,
sombre ver !
A l’or décevant
sers de gardien
près de ton avide rival.[1]
Ainsi, tous deux soyez en paix !

(Un instant il envisage pensivement la caverne, puis, las, d’un pas lent, il revient vers l’avant-scène.)
(Se passant la mains sur la front.)

Qu’il fait chaud
après tel labeur !
Tout en feu
bondit mon sang !
Ma main brûle mon front.
Au ciel midi monte.
Du clair azur
l’œil ardent du soleil
se fixe sur moi.
L’ombre fraîche
s’épand des branches de l’arbre.

(Il se recouche sous le tilleul et regarde à travers les branches.)

Rechante, voix si douce.
Après un long
et rude effort
tels accents me sont un charme.
Aux ramures, Oiselet,
tu te berces.
Tout babillants, tout gais,
frères, sœurettes,
t’entourent d’un vol caressant.
Mais moi, je suis tout seul.
Ni sœurettes, ni frères.
Et mon père est mort,

  1. Var. : côte à côte avec ton rival.