Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/289

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ma mère aussi :
jamais ne les vis.
Mon seul compagnon
fut un vil avorton.
Rien de bon qui nous fît tendres.[1]
Il m’enlaçait
d’infâmes traîtrises.
Enfin, ai-je dû l’abattre.

(Il relève ses yeux vers les branches dans une émotion douloureuse.)

Cher camarade[2]
Réponds à présent.
Si tu me savais
un bon ami ?
Veuille venir à mon aide.
Combien j’ai cherché
Sans jamais rien trouver !
Toi que j’aime,
touche plus juste.[3]
Si bien tu m’as conseillé !
Oh ! chante ! j’écoute ta chanson.

La Voix de l’oiseau.

Hei ! Siegfried frappa
le plus lâche des nains.
Oh ! S’il connaissait
l’épouse sans prix !
Au roc altier elle dort,
dans une enceinte de feu.
Passant le brasier
s’il la réveille,
Brunnhilde, lors, est à lui.

(Siegfried, assis à ce moment, sa remet vivement debout.)
Siegfried.

Suave chant !
Souffle enchanté !

  1. Var. : Rien de bon et rien de tendre.
  2. Var. : Voix gazouillante.
  3. Var. : en toi j’espère.