Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/295

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Contre tout droit est parjure !
Laisse-moi m’engouffrer.
Rends à l’ombre mon rêve !

Le Voyageur.

Non, Mère,
reste et m’entends,
car mes charmes sont les plus forts.
Prime Sagesse,
par toi, la crainte aiguë
en Wotan a pénétré.
L’effroi des chutes,
hontes suprêmes,
vient de toi seule
remplir d’angoisse mon cœur.
Si, plus que tous,
toi, tu es sage,
parle ; comment vaincre, enfin,
les transes du dieu ?

Erda.

Tu n’es pas
ce que tu dis.
Pourquoi donc,
cœur implacable,
briser mon sommeil sacré ?

Le Voyageur.

Tu n’es pas
ce que tu crois.
Prime Sagesse
touche au terme :
ta science s’éteint
devant mon ordre !
Sais-tu ce que Wotan veut ?

(Long silence.)