Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/297

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Prime Terreur !
Prime Trouble !
Descends ! descends dormir sans fin !

(Erda qui a déjà fermé les yeux et s’est progressivement enveloppée de ténèbres, achève de disparaître.)

Scène II.

(L’antre est redevenu obscur. La lumière du matin éclaire la scène. — La tempête a cessé. Le voyageur est venu s’adosser à la crypte.)
Le Voyageur.

Tout proche Siegfried vient.

(Il reste dans la même attitude, à la même place. — L’oiseau qui dirige Siegfried vole vers l’avant-scène. — L’oiseau s’arrête tout à coup, volète de part et d’autre et, promptement disparaît vers du fond. Siegfried entre et s’arrête.)
Siegfried.

Mon guide a disparu !
D’un vol frémissant,
d’un chant joyeux,
il m’indiquait mon chemin :
Tout juste il vient de me fuir !
Fort bien pourrai-je
aller seul vers le roc.
Au but qu’un guide ailé m’apprit,
j’irai donc maintenant !

(il marche vers le fond.)
Le Voyageur
(toujours dans la même attitude).

Quel but, jeune homme,
cherchent tes pas ?

(Siegfried s’arrête et se retourne.)
Siegfried.

On parle ici ?
On peut donc me guider.

(il s’approche du Voyageur)

Vers un roc je marche
qu’entoure un cercle de flammes :
là dort la femme
dont je veux l’éveil.