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Le Voyageur.

Qui t’a parlé de cette roche ?
Qui t’a vanté cette femme ?

Siegfried.

L’oiseau qui dans le bois chante :
sa voix m’a dit ces choses.

Le Voyageur.

Aux branches, l’oiseau jase,
Mais nul ne le comprend :
Comment as-tu fait pour bien l’entendre ?

Siegfried.

C’est grâce au sang
d’un cruel dragon
que j’ai, à Neidhol, su vaincre.
Ma langue à peine
a goûté ce sang,
je devine le chant des oiseaux.

Le Voyageur.

Par toi le géant est mort,
mais qui te pressa
au fort dragon de courir ?

Siegfried.

Conduit par Mime,
ce nain menteur,
voulait m’apprendre la crainte.
Du fer terrible ;
si je frappai,
Fafner me pressa seul,[1]
car sa gueule
s’ouvrait pour moi.

Le Voyageur.

Qui fit ce glaive
au dur tranchant
dont le fort dragon mourut ?

  1. Var. : Seul me pressa.