Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/308

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Tes yeux seuls
devaient m’éclairer.
L’éveil me dut venir de toi !

(Ils s’absorbent dans leur enthousiaste ardeur, dans leur mutuelle comtemplation.)

O Siegfried ! Siegfried !
Noble héros !
Réveil de la vie,
jour triomphant !
Oh ! sache donc,
joie qui nous luit,
d’où date mon amour.
Tu fus mon rêve,
mon seul souci !
Ta tendre enfance,
je la préservai.
Au sein maternel
mon bras t’a sauvé.
Je t’aimais dès lors,
Siegfried !

Siegfried.

Ma mère n’est donc morte ?
elle dort seulement ?

(Brunnhilde sourit et lui tend amicalement la main.)
Brunnhilde.

Sublime enfant !
Rien ne peut te rendre ta mère…
je suis toi-même
si, toi, tu me donnes ton amour.
Ton cœur ne sait,
mais, moi, je sais.
Or, sachante si je suis,
c’est que je t’aime.
O Siegfried ! Siegfried !
Jour triomphant !
C’est toi que j’aime,