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1ère Norne.
(regardant derrière elle.)
- Est-ce le jour,
- ou l’éclat de la flamme ?
- Troublés sont mes regards ;
- mal clair je vois
- le passé auguste
- où Loge vint
- briller dans l’ardeur du feu.
- Sais-tu ce qu’il devint ?
2e Norne.
(rattachant à la pierre la corde jetée.)
- Par sa lance sainte
- l’a dompté Wotan ;
- Loge sut le tromper.
- Dans la hampe, aux Runes,
- pour sa revanche
- mord et ronge sa dent ;[1]
- mais, par la pointe
- toute puissante,
- Wotan exige
- qu’au roc de Brunnhilde il flambe.
- Sais-tu ce qu’il devient ?
3e Norne.
- Les éclats aigus
- de l’arme brisée
- Wotan les a plongés
- dans le cœur de l’Ardent.
- Vite embrasés,
- rouges brandons,
- le dieu les jette au bûcher sombre
- qu’il fit du frêne du monde.
(Elle rejette la corde à la seconde Norne, qui la renvoie à la
première.)
- ↑ Var. : Loge capte le dieu. Dans le bois des Runes, pour être libre, Loge porte sa dent.