Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/329

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2e Norne.
S’il faut dire
ce qui vient ?
Vite, Nornes, tressez !
1ère Norne.
(attachant de nouveau la corde).
La nuit meurt ;
rien n’est visible.
La corde, en vain
j’en cherche les fils ;
brouillés sont tous leurs réseaux.
L’horreur m’apparaît ;
pour moi tout se confond.
Du Rheingold[1]
que le gnome a ravi
sais-tu ce qu’il advint ?
(La seconde Norne se hâte de fixer la corde à la pierre saillante de la grotte.)
2e Norne.
La roche dure
coupe la corde.
Peu sûrs
tiennent ensemble les fils.
Ils vont s’entremêlant.
Angoisse et haine
viennent vers moi de l’anneau.
Un vœu de vengeance
ronge les fils assemblés.
Sais-tu ce qu’il advient ?
3e Norne.
(saisissant précipitamment la corde qui lui est lancée).
Trop lâche le câble !
trop court pour moi !
Si vers le Nord il faut qu’on le lance,
ferme soit-il tendu !
(Elle tire avec force sur le câble, soudain rompu.)
Il rompt !
  1. Var. : De l’or pur.