Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/330

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2e Norne.
Il rompt !
1ère Norne.
Il rompt !
(Elles ramassent les morceaux de la corde, et, mutuellement, se les nouent à la taille en s’unissant.)
Toutes les trois.
Science est à son terme !
Par nous plus d’oracle jamais !
En bas !
Vers la mère !
En bas !
(Elles disparaissent).
(L’aube du jour. — La clarté matinale grandit. Le reflet des flammes dans la profondeur s’affaiblit de plus en plus. Le soleil se lève. Plein jour. Siegfried et Brunnhilde sortent de la grotte, lui tout armé, elle conduisant son cheval par la bride.)
Brunnhilde.
Loin d’autres gloires,
cher vaillant,
te sais-je aimer,
si je te tiens ?
La seule crainte
qui m’arrête
c’est que mon cœur t’ait donné trop peu.
Ma science divine
put t’ouvrir
l’ample trésor
des saints secrets ;
mais de ma force
le sceau virginal,
toi, tu le pris,
et tu m’as soumise.
Ma science meurt,
mon désir survit.
D’amour prodigue
et faible pourtant,