Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/332

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à nos tendresses,
notre vie.
Brunnhilde ardente :
ainsi toujours
vivra dans ton cœur.
(Elle embrasse Siegfried.)
Siegfried.
Si tu restes ici
sous la garde sainte du feu,
pour prix des sages Runes,
prends de moi cet anneau.
(Il retire de son doigt l’anneau d’Albérich et le présente à Brunnhilde.)
Des exploits dont j’eus l’honneur
la force en lui revit.
J’ai tué le hideux dragon
qui l’a longtemps possédé.
Prends cet anneau tout puissant
et vois en lui mon amour !
(pleine de joie elle reçoit l’anneau.)
Brunnhilde.
Qu’il soit mon unique trésor !
Pour l’anneau prends encor mon cheval !
Nous allions tous deux,
jadis, parmi les nues ;
ainsi que moi
il perdit ce don.
Aux vapeurs du ciel
où brille la foudre,
son vol plus ne saurait s’élancer ;
mais aux buts que tu veux,
fût-ce en la flamme,
va bondir Grane sans crainte.
Toujours, ô brave !
qu’il t’obéisse.
Prends soin de lui ;
il sait ta voix.