Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/336

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Hagen.
Je sais femme
unique sous le ciel.
Un roc altier la prit.
La flamme rugit à l’entour.
Seul qui franchira le feu
à Brunnhilde pourra s’unir.
Gunther.
Ne suis-je de cœur à passer ?
Hagen.
Un plus fort que toi
est seul marqué.
Gunther.
Quel est ce brave sans pair ?
Hagen.
Siegfried, des Wælsungs issu,
c’est lui le fort des forts.
Par frère et sœur
d’amour esclaves,
Siegmund et Sieglinde,
fut engendré le noble fils,
dans le bois grandi librement
De Gutrun qu’il soit l’époux.
Guntrun.
(d’abord timidement.)
Quels exploits a-t-il pu faire
qu’on le nomme un héros sans rival ?[1]
Hagen.
A Neidhöle
sur l’or pris au Rhin,[2]
veillait un géant dragon.
Siegfried, fermant sa gueule à jamais,
  1. Var. : que sublime héros il soit dit ?
  2. Var. : des Niblungs sur l’or.