Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/342

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Siegfried.
Sans terre et gens je viens à toi.
Je n’ai château ni cour :
legs unique, j’ai là mon corps
qu’use à son gré la vie.
J’ai l’épée seule que j’ai faite.
Par son fer, foi jurée,
tu peux sur nous deux compter.
(Hagen, revenu, se tient derrière Siegfried.)
Hagen.
Mais du Niblung, dit-on,
le fier trésor est ton bien !
Siegfried.
(se tournant vers Hagen).
Richesse dont j’eus l’oubli,
tant fais-je souci de l’or !
En la caverne qu’il vieillisse
où le monstre le gardait.
Hagen.
Et rien ne t’a séduit ?
Siegfried.
Cet objet — j’ignore à quoi bon ?
Hagen.
Le Tarnhelm même :
le Niblung y mit tout son art
Il peut, posé sur ton front,
de cent formes te revêtir.
Te plaît-il d’aller au loin,
aussitôt, loin, tu te vois.
N’as-tu donc pris que cela ?
Siegfried.

Un anneau.