Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/345

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Siegfried.
(à Gunther vivement).
Qu’est-il d’impossible ?
Suis-je point là ?
Gunther.
Le roc altier la prit.
Siegfried.
(surpris, répétant les paroles sans attendre).
Le roc altier la prit ?
Gunther.
La flamme rugit autour.
Siegfried.
La flamme rugit autour ?
Gunther.
Seul qui franchira le feu…
Siegfried.
(avec de grands efforts pour préciser un souvenir qui le fuit).
Seul qui franchira le feu… ?
Gunther.
A Brunnhilde pourra s’unir.
(L’attitude de Siegfried quand le nom de Brunnhilde est prononcé, prouve qu’il a complètement perdu la mémoire.)
Mais pour moi le roc est sans route ;
la flamme rugit pour moi.
(Siegfried s’éveille de sa rêverie et se tourne vers Gunther avec une fougue joyeuse.)
Siegfried.
Je brave les flammes ;
pour toi soit cette femme !
Ton ami suis-je
et mon cœur est tien.
Je veux être
à Gutrune uni.