Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
à travers la nue il court vers le roc.
Qui dans l’exil vient à moi ?
La voix de Waltraute.
(au loin).
Brunnhilde !
Sœur ! Dis si tu veilles ?
(Brunnhilde se lève.)
Brunnhilde.
Waltraute, là !
si doux m’est l’appel !
(Criant vers le fond du théâtre.)
C’est toi, sœur ?
Toi, m’oser approcher ?
(Elle court vers la crête du roc.)
Dans ce bois qui t’est connu,
vite descends,
et laisse là ton cheval.
(Elle se jette dans le bois de sapins d’où monte comme une rumeur de tempête. Elle reparaît, dans une vive émotion, avec Waltraute, dont, joyeuse, elle ne remarque pas la physionomie tourmentée.)
Est-ce bien toi ?
Quel cœur as-tu
toi qui sans crainte
Brunnhild viens saluer ?
Waltraute.
C’est pour toi qu’ici j’ai volé.
Brunnhilde.
Quoi ! oses-tu, dans ta pitié,
enfreindre l’arrêt du père ?
ou plutôt, réponds :
Wotan pour moi
s’est-il fait moins dur ?
Quand, malgré le maître,
Siegmund eut mon aide,
fille coupable,