Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/352

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Waltraute.
(sombre).
Qu’il soit à craindre,
mon tourment trouve sa fin !
Brunnhilde.
Quelles énigmes pour moi !
Waltraute.
Sois patiente
et m’écoute avec soin.
Au Walhall me ramène l’angoisse
du Walhall qui me chassa.
Brunnhilde.
(effrayée).
Que font les divins chefs du monde.
Waltraute.
Pèse le sens de mes paroles.
Lorsque tu fus partie,
le dieu nous tint hors des batailles.
Plus de règle,
nous chevauchons au hasard.
Au Walhall, loin des héros,
s’en va notre père.
Sur son cheval,
sans repos ni fin,
il parcourt en tous sens l’univers.
Hier, il nous revint ;
dans sa main
il tenait sa lance brisée,
du glaive d’un brave rompue.
Muet, d’un signe,
aux guerriers, il fit à l’instant
le frêne du Monde abattre.
Le tronc en pièces,
le bois s’amoncelle
ainsi qu’un bûcher