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Gunther.
(dans un grand embarras).
- L’anneau ?… Il l’eut d’un autre.
- Mais le connais tu bien ?
Brunnhilde.
- Où caches-tu la bague
- dont tu fis ta proie ?
(Gunther se tait, profondément anxieux.)
Brunnhilde.
(se redressant furieuse et désignant Siegfried).
- Ah ! c’est lui seul,
- lui qui m’a ravi l’anneau.
- Siegfried !
- O fourbe voleur !
(Tous, angoissés, regardent Siegfried comme absorbé dans la contemplation de l’anneau et perdu dans ses réflexions.)
Siegfried.
- D’aucune femme
- n’ai-je cet or ;
- sur nulle femme
- n’ai-je conquis tel bien.
- Bien vrai, il fut d’un combat le prix
- devant Neid’höhl où, sous mon fer,
- le puissant dragon a péri.
Hagen.
(s’avançant entre eux).
- Brunnhild’, noble cœur,
- si tu connais l’anneau
- et si de toi Gunther l’eut.
- il est à lui
- et Siegfried l’acquit par un dol ;
- or, qui fut fourbe
- doit justice !
Brunnhilde.
(dans une poignante expression de douleur, haletante :)
- Mensonge ! Mensonge !