Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/402

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Siegfried.
–––––––En peine, sous les verts rameaux
––––––––––––j’épiais.
––––––––Il chante encor
––––––––––––et dit :
––––––––“Hé ! Siegfried, frappa
–––––––le plus lâche des nains.
––––––––Or pour lui je sais
––––––––la femme sans prix.
–––––––Au roc altier elle dort
–––––––dans une enceinte de feu.
––––––––S’il brave ce feu,
––––––––––s’il la réveille,
–––––––Brunnhilde, alors, est à lui.”
(Gunther écoute avec une surprise grandissante.)
Hagen.
–––––––Tu fais ce que l’oiseau conseille.
Siegfried.
–––––––––Prompt à le suivre,
–––––––––leste, je pars.
–––––––Jusqu’aux rouges feux du roc
––––––––––––je vais !
––––––––Aux flammes je passe
––––––––––et là — ô joie ! —
(s’exaltant par degré) .
––––––––dort la femme enivrante
––––––––sous une armure qui luit.
–––––––––––Du heaume lourd
––––––––j’affranchis son beau front.
–––––––Mon baiser l’éveille, vainqueur.
–––––––Oh ! avec quelle ardeur m’étreint
–––––––La belle Brunnhilde en ses bras !
Gunther.
(se redresse épouvanté).
––––––––Qu’entends-je ?
(Deux corbeaux s’envolent d’un buisson, planent au dessus de Siegfried et s’éloignent ensuite vers le Rhin.)