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La voix de Hagen.
(Entendue au dehors, de plus en plus près.)
- Hoï-ho ! Hoï-ho !
- Debout ! Debout !
- Vite ! Vite !
- Des lumières !
- Nous rapportons le gibier.
- Hoï-ho ! Hoï-ho !
(Gutrune glacée d’effroi en reconnaissant la voix de Hagen, demeure un instant immobile. — Le dehors s’éclaire de lueurs croissantes. — Hagen entre dans la salle.)
Hagen.
- Viens, Gutrune !
- Accueille Siegfried !
- Le fort héros
- revient chez lui.
Gutrune.
(pleine d’angoisse.)
- Qu’est-ce donc, Hagen ?
- Son cor est muet !
Hagen.
- Le pâle brave
- n’y doit plus souffler ;
- pour lui plus de chasse
- et plus de combat ;
- Il quitte l’amour de la femme.
(Des hommes et des femmes sont entrés accompagnant en grande confusion, à l’éclat des torches, les porteurs du cadavre de Siegfried avec Gunther.)
Gutrune.
(d’une épouvante redoublée).
- Qu’apportent-ils ?
Hagen.
- D’un cruel sanglier victime,
- Siegfried, ton époux, est mort.
(Gutrune pousse un cri et s’affaisse sur le cadavre qu’on vient de déposer au milieu de la salle, sur un soubassement improvisé. Tous marquent leur affliction.)