Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/406

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Gunther.
(s’efforçant de ranimer Gutrune).
––––––––Gutrune, sœur si chère !
––––––––Rouvre ta paupière !
––––––––––Oh ! parle-moi !
Gutrune.
(revenant à elle).
––––––––Siegfried ! Siegfried sans vie !
(elle repousse violemment Gunther)
–––––––––Loin ! Frère parjure,
––––––––c’est toi qui fis ce meurtre.
–––––––––A l’aide ! Vite !
––––––––––––Las ! Las !
––––––––Par eux mon Siegfried expire !
Gunther.
–––––––––Non, ne m’accuse point.
–––––––––Accuse seul ce Hagen.
–––––––––Lui fut le terrible fauve
–––––––––Qui déchira le héros !
Hagen.
–––––––––M’en voudrais-tu vraiment ?
Gunther.
––––––––––Peine et honte
––––––––––soient ton partage !
Hagen.
(s’avançant d’un air de défi farouche).
––––––––Oui donc ! J’ai fait, moi, ce meurtre !
–––––––––––Moi, Hagen
––––––––––je l’ai frappé !
––––––––A ma lance il fut voué
–––––––––de par son faux serment
–––––––––Maître du droit sacré
–––––––––que le vainqueur exerce,
––––––––j’exige ici cet anneau.