Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/56

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––––––––––vilain larron !
–––––––Prends ça pour ton vol manqué !
Mime

(pousse des cris et se tord sous les coups d’un fouet qu’on ne voit point mais dont entend lé bruit sur son dos).

La voix d’Alberich

(avec des rires).

––––––––––Merci, stupide !
–––––––Ton œuvre a plein succès. —
––––––––––Hoho ! Hoho !
––––––––––Niblungen tous,
––––––––––seul maître est Alberich !
––––––––––Où que l’on aille
––––––––––il survient et surveille ;[1]
––––––––––nul répit
––––––––––dans votre tâche ;
––––––––––serfs au travail,
––––––––––invisible il vous suit ;
––––––––––lorsque nul ne le voit,
––––––––––craignez qu’il ne vienne !
–––––––tous, tremblez, sous sa puissance !
––––––––––Hoho ! Hoho !
––––––––––place ! c’est lui,
––––––––––le maître des Nains ![2]

La colonne de vapeur disparaît vers le fond ; venant d’un éloignement toujours plus grand, l’on entend gronder l’agitation courroucée et les éclats de fureur d’Alberich ; des hurlements et des cris plaintifs lui répondent, sortant des crevasses et des puits inférieurs, puis se perdent, s’effacent, en des lointains de plus en plus reculés. Mime, de douleur, s’est laissé tomber à terre ; ses gémissements et ses lamentations sont entendus de Wotan et de Loge, qui se glissent dans la caverne par l’orifice d’une crevasse plus élevée.

Loge.
––––––––––Nibelheim s’ouvre :
––––––––––aux brumes blêmes,
–––––––quel feu jaillissant d’étincelles ?
WOTAN.
––––––––––On geint ici :
––––––––––qui gît sur le sol ?
  1. Var. : Toute retraite
    à sa vue est ouverte ;
  2. Var. : des Niblungen roi !