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Loge

(se penchant sur Mime).

–––––––Pourquoi ces singuliers cris ?
Mime.
––––––––––Ohé ! Ohé !
––––––––––Aou ! Aou !
Loge.
–––––––Hé, Mime ! Leste Gnome !
–––––––quels maux t’affolent si fort !
Mime.
––––––––––Laisse le pauvre !
Loge.
––––––––––A l’instant même,
––––––––––et, bien mieux, vois :
–––––––Loge veut t’aider, Mime !
Mime

(se relevant à demi).

––––––––––Qui peut m’aider ?
––––––––––Je dois servir
––––––––––le vouloir de mon frère,
–––––––qui m’a soumis à sa loi.
Loge.
––––––––––Sur Mime s’il règne,
––––––––––d’où vient son pouvoir ?
Mime.
––––––––––Par haine et ruse
––––––––––Alberich s’est fait
––––––––––de l’Or du Rhin
––––––––––un brillant Anneau :
––––––––––sous ce charme fort
––––––––––les pauvres Nains tremblent ;
–––––––par lui, tous, il nous dompte,
–––––––les Niblungen, fils des nuits.[1]
––––––––––Libres de crainte,
––––––––––nous forgions tous jadis,
––––––––––pour nos femmes,
––––––––––maints beaux bijoux,
  1. Var. : noir troupeau.