Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/58

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–––––––fins et bien niblungeniens :
–––––––joyeux étaient nos labeurs.
––––––––––Mais lui, il nous force,
––––––––––au fond des fissures,
––––––––––pour lui tout seul
––––––––––sans cesse à peiner.
––––––––––Par son rouge Anneau,
––––––––––l’avare devine
––––––––––les feux de l’Or
––––––––––au profond des rochers :
––––––––––il faut que l’on cherche,
––––––––––fouille et creuse,
––––––––––qu’on porte et fonde
––––––––––et forge à grand feu,
––––––––––sans repos ni paix
–––––––du Chef gonflant le trésor.
Loge.
––––––––––Trop lâche au travail,
––––––––––tu fus châtié ?[1]
Mime.
––––––––––Moi pauvre, ah !
––––––––––c’est moi qu’il accable :
––––––––––d’un heaume ouvre,
––––––––––qu’il me fait faire,
––––––––––lui-même règle
––––––––––tout l’assemblage.
––––––––––J’ai bien compris
––––––––––le grand pouvoir
––––––––––qui dort en ce heaume
––––––––––aux réseaux d’airain ;
––––––––––j’aurais pour moi
––––––––––voulu le garder,
––––––––––et grâce au charme
–––––––à l’oppresseur me soustraire —
––––––––––qui sait, oui, qui sait,
–––––––le vaincre lui-même par ruse,
–––––––et sous mon pouvoir le contraindre.
  1. Var. : Et toi, paresseux,
    son bras t’a puni ?