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Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/59

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–––––––l’Anneau, le lui reprendre,
–––––––pour que l’esclave qu’il dompte
–––––––soit libre et l’oblige à servir !
Loge.
––––––––––Pourquoi, subtil,
––––––––––n’as-tu réussi ?
Mime.
–––––––Las ! moi qui fis le heaume,
–––––––ce charme, ce don caché,
–––––––ce charme, je l’ai mal compris !
––––––––––Qui conçut l’objet,
––––––––––qui me l’ôta,
––––––––––m’apprend aujourd’hui
––––––––––— hélas ! bien trop tard ! —
–––––––quel secret gît dans ce heaume :
––––––––––à mes yeux il s’efface,
––––––––––et frappe, invisible,
–––––––à coups sauvages, mon dos.
––––––––––Telle est ma bêtise,
––––––––––et tel son prix !

(Il se frotte le dos en hurlant. Les Dieux rient.)

Loge

Wotan).

––––––––––Tu vois, le prendre
––––––––––est chose ardue.
Wotan.
––––––––––Mais ta ruse aidant,
––––––––––nous y viendrons.
Mime

(frappé par le rire des Dieux, les examine avec une plus grande attention).

––––––––––Avec vos demandes,
––––––––––qu’est donc votre race ?
Loge.
––––––––––Crois en nous ;
––––––––––nous tirerons
–––––––de peine les Niblungen noirs.

(Le bruit que fait Alberich gourmandant et châtiant les Nains se rapproche de nouveau.)