Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Mime.
Pas d’imprudence ! Alberich vient !
Wotan.
Soit — nous l’attendrons là.
Il s’assied, tranquille, sur un bloc de rocher. Loge, près de lui, s’adosse au roc. — Alberich, qui a retiré le heaume magique de sa tête et l’a suspendu à sa ceinture, pousse devant lui, le fouet brandi, toute une bande de Nibelungen, qu’il ramène ainsi d’une profonde crevasse inférieure : ces Nains sont chargés de masses d’or et d’argent travaillés, qu’ils déposent et accumulent en un tas, — l’amoncellement d’un Trésor —, pressés par les continuelles injures et invectives d’Alberich.
Alberich.
- Vite ! Preste !
- Héhé ! Hoho !
- Lent troupeau !
- Là, en tas,
- tout le Trésor !
- Hé toi, ici !
- Marcheras-tu ?
- Race honteuse !
- bas vos richesses !
- Dois-je m’y mettre ?
- Tout à mes pieds !
(Il aperçoit tout à coup Wotan et Loge.)
- Hé ! qui est là ?
- Qui vint ici ?
- Mime ! Viens ça,
- drôle hideux !
- Qu’oses-tu dire
- à ce couple rôdeur ?
- Va, paresse !
- Veux-tu bien fuir à ta forge ?
(Il chasse Mime, à coups de fouet, dans le groupe des autres Nibelungen.)
- Hé ! à l’ouvrage !
- Tous à la tâche !
- Vite en vos trous !