Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/61

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––––––––––Aux nouveaux filons
––––––––––allez chercher l’Or !
––––––––––Le fouet vous guette
––––––––––si vous traînez !
––––––––––Que nul ne s’attarde,
––––––––––Mime en est gage,
––––––––––sinon de ce fouet
––––––––––il saura la force :
––––––––––que partout mes yeux veillent,
––––––––––quand nul ne m’y voit,
–––––––il s’en doute, certes, assez ! —
––––––––––Quoi, vous tardez ?
––––––––––Quoi, vous restez ?

(Il ôte de son doigt l’Anneau, le baise, et l’étend d’un geste de menace.)

––––––––––Tremble et frissonne,
––––––––––troupeau dompté :
––––––––––de l’Anneau
––––––––––subis le Roi !

Les Nibelungen se dispersent (Mime avec eux) en poussant des cris aigus et des hurlements de douleur, et se sauvent, se glissant de tous côtés dans les puits et les fissures inférieures.

Alberich

(s’avançant avec colère vers Wotan et Loge).

––––––––––Que faites-vous là ?
WOTAN.
–––––––De Nibelheim, noir séjour,
–––––––on nous conta maints récits :
––––––––––hauts prodiges,
––––––––––sont le fait d’Alberich ;
––––––––––de voir ces merveilles
––––––––––nous avons grand désir.
Alberich.
––––––––––Vers Nibelheim
––––––––––mène l’envie :
––––––––––sur de tels hôtes,
–––––––certes, j’en sais long !