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Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/62

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Loge.
––––––––––Long sur mon compte,
––––––––––Albe chétif ?
––––––––––Or dis : qui suis-je,
––––––––––pour que tu cries ?
––––––––––dans l’antre froid
––––––––––empli de frissons,
––––––––––qui t’eût fait luire
––––––––––la flamme qui flambe,
–––––––si Loge ne t’eût souri ?
––––––––––Que sert ta forge,
–––––––si je n’y souffle le feu ?
––––––––––Moi, ton proche,
––––––––––et ton ami,
–––––––je goûte mal ton accueil !
Alberich.
––––––––––Aux Albes clairs
––––––––––tu ris donc, Loge,
––––––––––subtil fripon ?
––––––si le fourbe les sert,
––––––qui jadis me servit,
––––––––––haha ! tant mieux !
–––––––d’eux tous je ne crains rien.
Loge.
–––––––A moi tu peux te fier.
Alberich.
––––––––––Je me fie à ta fourbe,
––––––––––pas à ta foi ! —
–––––––Mais vous tous, moi, je vous brave.
Loge.
––––––––––Ton pouvoir
––––––––––te fait bien vaillant :
––––––sombre et grande s’enfle ta force.
Alberich.
––––––––––Vois ce Trésor,