Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/63

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––––––––––par mes Nains
––––––––––là disposé ?
Loge.
–––––––Jamais je n’ai vu son pareil.
Alberich.
––––––––––Pour aujourd’hui
––––––––––le tas est pauvre :
––––––––––fière et forte
–––––––sa richesse va croître.
Wotan.
–––––––A quoi te sert tel trésor,
–––––––car triste est Nibelheim,
–––––––où rien par l’Or ne s’obtient ?
Alberich.
––––––––––L’Or que j’entasse,
––––––––––et l’Or que je cache,
–––––––s’enfle au Nibelheim noir ;
––––––––––mais ce Trésor,
––––––––––aux cavernes caché,
–––––––doit en prodiges éclore :
––––––––––du monde entier
–––––––j’aurai grâce à lui l’héritage.
Wotan.
–––––––Et comment, bon Nain, t’y prends-tu ?
Alberich.
–––––––Dans les souffles purs des cieux,
––––––––––là-haut vous vivez,
––––––––––riez, aimez :
––––––––––ma poigne d’Or,
–––––––vous, Dieux, va vous prendre en sa force !
–––––––Ce même Amour que j’ai maudit,
––––––––––tout ce qui vit
––––––––––doit le maudire ![1]
––––––––––par l’Or fascinés,
––––––que l’Or seul hante vos lièvres !
––––––––––Aux monts bienheureux,
  1. Var. : Puisqu’à l’Amour j’ai dit adieu,
    tous les vivants
    doivent le dire !