Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/82

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Wotan.
–––––––Qui donc es-tu, prophétesse ?
Erda.
–––––––Tout ce qui fut, m’est connu ;
––––––––––ce qui devient,
––––––––––ce qui doit être,
––––––––––l’est aussi :
––––––––––du monde éternel
––––––––––l’Urwala,
–––––––Erda, vient t’avertir.
––––––––––Trois des filles,
––––––––––sœurs premières,
––––––––––sont nées de moi :
––––––––––mes oracles,
–––––––tu les sauras par les Nornes.
––––––––––Pourtant ton péril
––––––––––me conduit
––––––––––moi-même vers toi :
–––––––songe ! songe ! songe !
–––––––Tout ce qui est — passe.
––––––––––Le Soir des Dieux
––––––––––est près de poindre :
–––––––j’adjure, — jette l’Anneau !

Elle s’enfonce lentement jusqu’à la poitrine, tandis que lueur bleuâtre commence à s’obscurcir.

Wotan.
––––––––––Un sens caché
––––––––––sonne en ta voix :
–––––––reste, pour mieux m’instruire !
Erda

(en s’évanouissant).

––––––––––Je vins vers toi —
––––––––––tu sais assez :
–––––––songe, veille, et crains !

(Elle disparaît complètement.)

Wotan.
–––––––Dois-je vivre en ces craintes —