Page:Wagner - La Tétralogie de l’Anneau de Nibelung, 1894.djvu/166

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<M DES CtCt.RS GERMANIQUES ET SCANDINAVES Ces figures, à la fois flamboyantes et glauques des Rois-de-la-Mer, sont comme si elles réincarnaient les vieux Héros des grandes invasions. Les Attila, les Siegfried, les Gunther s’agitent derrière les Ragnar Lodbrog, les Hastuigs, les Bjœrn Cute-de-Fer(l). Aussi terribles que leurs prédécesseurs, ces Northmanns Du tond du Nord, ils apportent une fatalité aussi inexorable que celle d’Attila. Sur eux. la même lueur d’en haut cette fulguration, ils la trainent sur les cathédrales et sur les manoirs, comme autrefois les Huns sur les temples et sur les villas..Un pirate veut aller à Rome coiffer le laurier des Imperators. Et c’est de cet effrénemcnt que s’emplirent les chants & (t) On peut, à ce point de vue, comparer le chant de harpe de Gunnar ~f (Gunther) avec le Chant de mort de Ragnar Lodbrog. Cunnar périt, dans l’E<MM-Sa’mMK<ï< !r, du même supplice que Ragnar, dan° la saga northmanne les Vipères. Qu’on nous permette de rapprocher quetques citations tirées des deux poèmes «  Il arriva que Gunnar, fils de Giuki, attendait la mort dans la ë tour de Grabak-te-Serpent. Les pieds du noble Chef étaient libres, mais ses mains étaient attachées par dt fortes entraves. <t Un donna une harpe au Hcros victorieux dans les combats. 11 révéla son talent en jouant avec les doigts de ses pieds. Il fit résonner admirablement les cordes do la harpe. Nul ne savait en juuer aussi bien ~’L que le roi. «  La Tour-aux-Serpents résonna au son des cordes d’or. » Et il chante il invective Atli, son meurtrier. !t ne craint pas la g- mort. D’ailleurs, il est bien venpé «. Notre vaillante sœur a tué ton frère. » Ces chants ont endormi les serpents. Seule, la mère d’Atti, changée en vipère, veille encore «  Elle me perce le cœur au rond de la poitrine. g. «. Tais-toi, Harpe sonore 1 je dois partir pour aller habiter désormais p le vaste Walhalla, boire t’hydromet sacré avec les Dieux, et manger du

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sanglier Sahrimnir aux festins d’Odin. » Le Chant de mort de nagnar Lodbrcg exprime les mêmes choses La vie est de peu éternité radieuse dans le Walhallu. Cette mort sera vengée par la parenté. Voici partie de ce chant «  Kous avons frappe de nos épées, dans le temps où, jeune encore,

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j’allai, vers rOr<M<, apprêter aux loups un repas sanglant, et dans ce grand combat où j’envoyais au palais d’Udm tout le peuple de Hetsinshio. De là nos vaisseaux nous portèrent à l’embouchure de la Vistule, où nos lances entamèrent les cuirasses et où nos épées rompirent les boucliers.