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DES CYCLES GERMAKïQUES ET SCANDINAVES 163

eddiques ; les symboles, conservés par les Skaldes, enveloppent toute cette vie orageuse. Le cycle des invasions danoises transparait dans l’a. Plusieurs

sagas de ce recueil, absolument postérieures à l’inspiration germanique, chantent même, nommément, des Rois-de-Mer.

Résumons les deux chapitres qu’on vient de lire Les traditions épiques de la Germanie ayant pris consistance, peu après les grandes invasions du v" siècle, dans les chants qui constituent le fonds du poème des ~~K~e/t,

et laissé, dans le centre de l’Europe, les déments, bientôt défigurés, de ce poème, remontèrent vers l’extréme-Nord, lorsque, partout ailleu’ le monde

barbare eut été régularisé par le Christianisme. Là, ces traditions se combinèrent avec les symb Jes religieux qui, grâce aux Skaldes, y étaient restés vivaces. Elles s’y trouvèrent, de plus, mêlées à de nr celles vitalités barbares, dont elles furent animées et augmentées d’où les Edda8. Des pages qui précèdent, nous <t Kous avons frappé de nos épées Maimenant, j’éprouve que les hommes sont esclaves du Destin.

Jamais je n’aurais cru que la mort

dùt me venir de cet .Ëtta (roi de Northumbertand), quand je poussais mes planches si loin à travers les flots, et donnais de têts festins aux butes carnassières.

« 

Nous avons frappé de nos épées’ Si les fils d’Astauga (ses Sfs) savaient les angoisses que j’éprouve, s’ils savaient que les serpents venimeux m’enlacenl et me couvrent de leurs morsures, ils tressailliraient tous et voudraient courir aux combats, car la mère que je leur laisse leur a donné des cœurs vaillants. »

Lequel de ces deux chants est, comme rédaction, le plus ancien ? Le chant de Gunnar est-il une imitation du chant de Lodbrog ? L’ancienne saga burgunde s’est-elle modifiée sous l’intluence des sagas des Hois-dc-Ia-Mer, du cycle des Hois-deta-Me’- ? L’afSrmative ne serait pas impossible. Ce chant ne se trouvait point dans le manuscrit de FE~Ja ~MMM~sr (Codex ~~M<). Plusieurs ont avancé qu’il serait l’ouvrage d’un pasteur islandais, très versé dans la littérature des sagas, Gunnar t’aufsen. Ma)s où ce Gunnar l’auisen aurait-il pris idée de ce chant Évidemment dans les sagas des Hois-de-Mer, desquelles il répète plusieurs traits. Ct’t exemple, ainsi adopté, montrerait assez bien la transformation des anciennes sagas germaniques sous l’intluence scandinave. (Voyez la mort de Gunther dans le ~c~t~

st comparez.)