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Page:Wagner - La Tétralogie de l’Anneau de Nibelung, 1894.djvu/64

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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR

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opéras italiens et français, la Musique nationale allemande se développait, de Hœndel à Sébastien Bach, de Bach à François-Joseph Haydn, de Haydn à Beethoven enfin, choralement, instrumentalement, conformément à des principes tout autres que ceux de l’opéra (1).Il s’agissait de savoir si, parvenue d’elle-même à la perfection musicale dans tous les genres sauf l’opéra, l’Allemagne accepterait ensuite longtemps encore la tyrannie d’une ¡ :

pareille formule dramatique

et, forcée de s’avouer sa

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propre inaptitude, n’en attribuerait pas, un jour, la persistance, aux mêmes raisons que Richard Wagner « Possible en Italie, non moins possible en France, l’opéra n’est-il pas impossible en Allemagne ? Ce

jour-là, d’un semblable doute, un mouvement national naîtrait qui tout d’abord, passionnant la conscience publique, déterminerait une réaction. Réaction contre quoi ? contre une forme étrangère. Mais en faveur de quoi ? d’une forme allemande, sans doute’ Et si cette forme allemande

n’existait pas n ? Tant mieux car il faudrait alors l’instaurer tout entière, et l’infériorité des artistes allemands, vis-à -vis des nations romanes, se métamorphoserait pour eux en avantage ~2) ; devenus rebelles au joug d’une forme exotique, et dont l’exotisme était encore sophistiqué, ne seraient-ils pas conduits à la considérer, d’un esprit plus libre, en elle-même à se &

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il s’en rencontrait, ou bien l’absencede toute éducation, et partout dans l’art l’anarchie. Voussentez que, pour le musicienvéritable et sérieux, ce théâtre d’opéra n’existait pas, & vrai dire. (t) Cf. Lettres sur la ~M~«< nouv. éd., p. XI !t. (2) Le Fran~ut, par exemple se trouvant en face d’une forme perfectionnée,dont toutes les parties constituaientun harmonieuxensemble, assujetti à des lois qui le contentaient pleinement et qu’il acceptait sans résistance comme immuables,se sentait astreint &une perpétuelle reproductionde cette forme, et par suite condamnéa une sorte de stagnation (ce mot pris dans un sons supérieur) l’allemaud, sans nier les avantages d’une