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FLOSSHILDE plonge, et descend entre les deux joueuses.

Sur l’Or, qui dort, vous veillez mal ; faites meilleure garde autour du berceau du Dormeur, ou vous payerez cher, toutes deux, votre jeu !

(Avec de gais cris vifs, ses deux sœurs se poursuivent : FLOSSHILDE cherche à saisir tantôt l’une, tantôt l’autre ; elles lui échappent et, finalement, se réunissent pour donner, à FLOSSHILDE, la chasse : ainsi, comme des poissons, elles frétillent, vont d’un roc à l’autre, en folatrant, avec des rires.)

Cependant, surgi du gouffre par une ténébreuse crevasse, ALBERICH, gravissant l’un des rocs, a paru. Il fait halte, enveloppé encore d’obscurité, et se plaît à contempler, muet, les ébats des Ondines.

ALBERICH

Hé, hé ! Nixes ! Que vous êtes mignonnes, enviable peuple ! Hors de la nuit du Nibelheim[1], j’aurais plaisir à venir vers vous, si vous vous incliniez vers moi.

(Au son de voir d’ALBERICH , les Ondines cessent leur jeu.)
  1. Nibelheim, « Région- » (ou « Pays », « Séjour », « Monde », « Patrie ») « -des-vapeurs-obscures », habitée par les Nibelungen, ou nains. – Le Drame et des Notes préciseront.