Vous, que cherchez-vous ici ?
A croire les contes qu’on nous faisait sur le ténébreux Nibelheim, Alberich y réaliserait de puissants miracles : c’est pour en assouvir notre curiosité que nous sommes venus, en visiteurs.
C’est la haine et l’envie, sans doute, qui vous amènent à Nibelheim : d’aussi téméraires visiteurs, croyez-moi, je les connais fort bien.
Si tu me connais tant, Alfe sans raison, qui suis-je, dis-moi, que tu clabaudes de la sorte ? Quand tu gisais, blotti, dans un trou froid, qui, avant que t’eût jamais ri Loge, t’a donné la lumière, la chaleur de la flamme ?[1] Ton art de forgeron, à quoi te servirait-il, si je n’avais allumé ta forge ? Je suis ton cousin, et je fus ton ami : ta gratitude est donc, je trouve, bien maladroite !
C’est pour les Alfes-de-Lumière[2] que Loge, le rusé, Loge, le fourbe, réserve à présent ses sourires : Traitre ! si tu es leur ami comme tu fus, jadis, mon ami, haha ! tant mieux pour moi ! je n’ai rien à craindre d’eux.
Et voilà bien pourquoi tu peux, j’imagine, te fier à moi ?