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FAFNER

Hé ! comblez-moi le trou, je vous le conseille ![1]

LOGE

Insatiable ! – Vous voyez bien qu’il n’y a plus d’Or !

FAFNER

Nullement, mon cher ! Au doigt de Wotan, scintille encore un Anneau d’Or[2] : pour boucher la fente, donnez-le !

WOTAN

Quoi ! cet Anneau ?

LOGE

Il faut vous dire : c’est aux Filles-du-Rhin qu’en appartient l’Or : c’est à elles que Wotan le rendra.

WOTAN

Que rabaches-tu donc ? Le butin, que je me suis péniblement conquis, je le garde pour moi-même, sans trouble.

LOGE

Alors, tant pis pour ma parole, que j’avais donnée aux plaignantes.

WOTAN

Ta parole ne m’engage en rien : j’ai pris l’Anneau, donc il me reste.

  1. Voir d’abord la note (3) de la page 296 : « Les Ases délivrèrent le trésor à Hreidmar, remplirent la peau de la loutre et la placèrent debout sur ses pieds. Les Ases devaient encore l’entourer d’or et l’en couvrir complètement. (Sigurdakvidha Fàfnisbana önnur.) « Quand cela fut fait,… Hreidmar s’approcha, examina tout avec grande attention, et aperçut un poil de la barbe. Il exigea qu’il fut aussi caché, que sinon le traité serait rompu. » (Edda de Snorro.)
  2. Voir la note (2) de la page 290.