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FREYA

Puis-je l’espérer ? Holda, bien vrai, vous parait-elle digne d’une telle rançon ?

(Tous tendent leurs regards vers WOTAN.)
WOTAN, qui était abimé dans une profonde méditation, se violente, se maîtrise brusquement et se décide.

Avec nous, Freya ! Tu es délivrée : que rachetée, nous revienne la Jeunesse ! – Vous, Géants , prenez votre Anneau !

(Il jette l’Anneau sur le Trésor.)[1]

(Lâchée par les GÉANTS, FREYA, toute joyeuse, s’élance vers les DIEUX, qui, l’un après l’autre, longuement, au comble de la joie aussi, lui font d’affectueuses caresses.)
(FAFNER déploie aussitôt un énorme sac, et se jette sur le Trésor, afin de l’y entasser.)
FASOLT, se jetant au-devant de son frère :

Halte-là, toi, cupide ! Laisse-m’en ! Chacun notre part, loyalement[2].

FAFNER

Plus qu’à l’Or, tu tenais à la Femme, toi, stupide fat amouraché : c’est avec peine que la folie s’est laissé résoudre à l’échange. Freya, tu l’aurais prise pour toi, sans partager :

  1. Voir d’abord la note (1) de la page 299 : « Odin prit l’anneau Andvara-naut et cacha le poil sous l’anneau » (Sigurdakvidha Fàfnisbana önnur) « et dit qu’ainsi il avait payé sa composition pour la mort de la loutre. » (Edda de Snorro.)
  2. « Fafnor et Regin exigèrent de leur père une part de la composition payée pour la mort de leur frère. Mais Hreidmar refusa. Alors Fafnir saisit son épée, tua son père Hreidmar pendant son sommeil. Hreidmar mourut, et Fafnor prit tout l’or pour lui seul. Regin réclama sa part de l’héritage paternel ; mais Fafnir refusa . » (Sigurdakvidha Fáfnisbana önnur.)