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le Trésor, si je le partage, moi, il est juste que je m’en réserve la plus grosse moitié[1].

FASOLT

Toi, infâme ! A moi cet outrage ? — (Aux dieux) J’en appelle à votre jugement : partagez suivant la Justice, loyalement, le Trésor entre nous ![2]

LOGE

Le Trésor, laisse-le lui râfler : contente-toi de l’Anneau pour toi !

FASOLT, se ruant sur FAFNER, qui, cependant, avait ensaché abondamment.

Arrière, impudent ! C’est à moi l’Anneau : il m’est resté, à moi, pour le regard de Freya.

(Il cherche brutalement à s’emparer de l’Anneau.)
  1. Voir d’abord la précédente note. – « Regin demanda que Fafnir lui remit la moitié du trésor. Fafnir répondit qu’il ne devait pas espérer qu’il partageât l’or avec lui, attendu qu’il avait tué son père pour le posséder et qu’il n’avait qu’à s’éloigner s’il ne voulait partager le sort de Hreidmar. Fafnir avait pris l’épée Hrotti et le casque que Hreidmar avait possédé, et l’avait posé sur sa tête. Ce casque s’appelait Œgirshelm » (c’est l’équivalent du Tarnhelm) » et il inspirait l’épouvante à tous les humains. Regin avait pris l’épée qui s’appelait Resil, et il s’enfuit en l’emportant. » (Edda de Snorro.)
  2. Cette requête de Fasolt est une réminiscence d’un semblable épisode du Nibelunge-nôt : « Tout le trésor de Nibelung avait été apporté hors de la montagne creuse… Comme les Nibelungen se mettaient à le partager, Siegfrid les vit et le héros en fut étonné… Schilbung et Nibelung reçurent fort bien le brave Siegfrid. De commun accord ils prièrent le noble jeune chef, l’homme très beau, de partager le trésor entre eux… Mais ils étaient peu satisfaits du service que leur rendait Siegfrid le bon héros : il ne put en venir à bout, tant ils étaient d’humeur colère. » (Nibelunge-nôt, III , 22-23.)