semblait être en présence de l’Art dominateur imposant sa volonté toute-puissante à une matière récalcitrante. Qu’est-ce qui excitait si puissamment mon imagination et ma pensée ? D’abord, les ténèbres, puis surgissait une pensée faite de lumière : la joie éclatait comme l’éclair, baignant l’âme de clarté. Je me retirai comme j’étais entrée et je ne parlai jamais à Wagner de l’impression que m’avait faite ce que j’avais entendu. Quelques jours après il me pria de venir le voir chez lui : il me montra ses manuscrits rangés en portefeuilles et me consacra toute sa soirée. J’admirai sa facilité au travail, la beauté des copies faites de sa main et même ses esquisses, toutes courtes et écrites d’une fine écriture serrée : fleurs de beauté encore dans le bouton !
C’était avec un mélange de respect et d’admiration que je regardais l’homme qui savait créer avec une telle puissance et une telle richesse !
Ici finissent mes notes et ce que j’ajoute, je ne le retrouve que dans mes souvenirs.
Lorsque, dans les dernières semaines du séjour de Wagner à Mariafeld, le maître de la maison revint et que le printemps ramena la gaîté dans la nature, un souffle de force et de santé se fît sentir et le sombre esprit qui régnait