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Page:Wagner - Quinze Lettres, 1894, trad. Staps.djvu/110

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table et que j’avais apporté un soin particulier au menu du jour.

Une après-midi, nous fîmes une promenade ; au retour, on remit un paquet de lettres à Wagner et il m’annonça sur-le-champ qu’il partirait le surlendemain.

Nous ne le revîmes plus de la soirée. Le lendemain matin, il dit à mon mari qu’il devait faire d’abord une cure pour sa santé, puis apprendre à connaître les théâtres de Stuttgard, Carlsruhe et Hanovre, pour voir si l’exécution de ses œuvres y serait possible ; toutes les dispositions nécessaires étaient prises, il désirait laisser chez nous une partie de ses effets. « Je reviendrai vous demander si vous voulez de moi pour voisin, » ajouta-t-il et, se tournant vers moi, il me dit qu’il avait une vague idée de venir s’établir pour l’été dans la maison voisine. « Je vous amènerai Bulow et sa femme ; c’est alors que vous entendrez de la musique et que nous pourrons faire plaisir à la chère dame ! » Wille était étonné et je ne disais ni oui ni non ; l’angoisse me prenait presque : qu’est-ce qui avait donc pu arriver que Wagner s’en allait si vite ?… Je ne le demandai point… Que signifiait son projet ? Il devait pourtant savoir que nous n’avions pas de maison à louer !

Lorsque Wagner me rencontra seule le soir,