Page:Wagner - Quinze Lettres, 1894, trad. Staps.djvu/33

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pés. Ce n’est point ici le lieu de répéter ce qu’a enregistré l’Histoire, qui est le jugement porté par le monde. Je rappellerai seulement l’exaltation avec laquelle on suivit ce qui se passa dans la petite Suisse, lorsque l’opinion publique s’y souleva contre le « Sonderbund », où les insinuations des puissances étrangères se faisaient si fortement sentir.

C’est dans la montagne qu’est parti le premier coup, chantait Freiligrath en saluant le lever de la lumière et comme l’Allemagne tout entière, du sud au nord, se prononça pour le Schleswig-Holstein, qui était et voulait rester allemand et revendiquait contre la couronne danoise le droit de faire partie des états de même race que lui. Luttant pour l’unité, les membres épars de l’Allemagne s’agitaient. Mon mari appelait alors les duchés, pour la cause desquels il avait combattu par la parole et par l’action, la pierre angulaire sur laquelle allait s’élever, pour le salut de l’Allemagne, le sentiment de l’unité allemande.

Personnages et événements passent en fuyant devant moi et pourtant, ce sont des scènes bien vivantes qui émergent des brouillards du passé.

Moi qui toute ma vie avais brûlé pour la liberté et pour les Droits de l’homme, j’appris